11-14 avril 2002
Venezuela. Coup d'État sans lendemain contre le président Hugo Chávez
Le 11, des affrontements meurtriers opposent les partisans et les adversaires du président Hugo Chávez, à Caracas. Ces violences interviennent au troisième jour d'une grève générale déclenchée par la Confédération des travailleurs du Venezuela (C.T.V.), principal syndicat du pays, et Fedecamaras, principale fédération patronale, en soutien aux cadres de P.D.V.S.A., la compagnie pétrolière nationale, qui protestent contre le remplacement de leur direction. Dans la soirée, l'armée, exprimant sa « solidarité avec l'ensemble du peuple vénézuélien », refuse de défendre plus longtemps le régime d'Hugo Chávez et exige son départ, soutenu par la C.V.T. et Fedecamaras. Défenseur des pauvres et pourfendeur de la mondialisation, Hugo Chávez, élu président en décembre 1998, s'est progressivement mis à dos les milieux économiques, les classes moyennes, les médias et l'Église.
Le 12, à l'aube, le président Chávez est arrêté. Tandis que ses partisans démentent sa démission, le président de la Fedecamaras, Pedro Carmona, prête serment comme « président intérimaire ». Il annonce la dissolution de l'Assemblée nationale, de la Cour suprême et du Conseil électoral national contrôlés par des « chavistes », et promet l'organisation d'une élection présidentielle dans un délai d'un an. Il suspend les réformes économiques d'inspiration bolivarienne mises en place par Hugo Chávez.
Le 13, des manifestants chavistes marchent sur le palais présidentiel, tandis qu'une partie de l'armée se désolidarise des mesures institutionnelles décrétées par Pedro Carmona. Contraint à la démission, ce dernier est arrêté.
Le 14, de retour dans la capitale où il est accueilli triomphalement, Hugo Chávez est restauré dans ses fonctions. « Sans esprit de revanche », il se dit « disposé à rectifier ce [qu'il] doit rectifier » et lance un appel à la réconciliation nationale. Enfin, il annonce le retrait de la direction chaviste qu'il voulait imposer à P.D.V.S.A.