11-17 décembre 1985
États-Unis. Vote par le Congrès d'une réduction du déficit budgétaire
Le 11, le Congrès vote l'amendement Gramm-Rudman. Ce texte, après de multiples compromis entre le Sénat, à majorité républicaine, et la Chambre des représentants, à majorité démocrate, prévoit de réduire automatiquement et de manière contraignante le déficit budgétaire, afin qu'il ait disparu en 1991. Pour l'année fiscale, qui s'est achevée en septembre 1985, le déficit s'est élevé à 211,9 milliards de dollars ; il devrait encore atteindre 171,9 milliards en 1986, mais ne pas excéder 144 milliards en 1987 et décroître ensuite de 36 milliards par an jusqu'en 1991. Si ces objectifs n'étaient pas respectés, le président devrait imposer par décret des coupes, qui toucheraient à part égale les dépenses militaires et civiles. Bien que cette loi risque d'entraîner une réduction du budget de la Défense, qui aurait dû augmenter d'un minimum de 3 p. 100 par an, le président Reagan ne peut s'opposer à une mesure d'assainissement qui faisait partie de ses promesses électorales de 1980. De plus, le déficit budgétaire est devenu la principale cause du maintien de taux d'intérêt élevés qui provoque la surévaluation du dollar dont souffrent à la fois l'industrie américaine (elle rend plus difficiles les ventes à l'étranger) et les pays du Tiers Monde (elle alourdit le poids de leur dette, qui est exprimée en dollars).
Le 11 également, le projet de réforme fiscale est repoussé par la Chambre des représentants. En fait, le texte sur lequel étaient consultés les représentants était un compromis élaboré par les démocrates à partir du projet présenté le 28 mai par le président Reagan ; mais le vote de ce texte démocrate était le seul moyen pour que le Sénat pût se saisir du projet et éventuellement le modifier. Or seulement 14 des 182 représentants républicains acceptent de voter ce texte, malgré l'appui que lui a donné Ronald Reagan, dont la simplification et la réduction des taux d'imposition est un des objectifs prioritaires.
Le 16, Ronald Reagan se rend lui-même au Congrès pour tenter de faire changer d'avis les représentants républicains hostiles à la réforme fiscale et, le 17, la Chambre accepte de revenir sur son vote : par 258 voix, dont celles de 70 républicains, contre 168, le texte démocrate refusé le 11 est approuvé. Le Sénat devrait donc pouvoir en débattre au début de 1986.