11-17 mai 1984
Chili. Échec de la neuvième journée de protestation nationale
Le 11, la neuvième journée nationale de protestation, organisée par le Commandement national des travailleurs (C.N.T.) exactement un an après la première protesta contre le régime militaire du général Pinochet, est beaucoup moins suivie que les précédentes. L'activité, qui avait été paralysée le 27 mars, est normale durant la journée, et le pouvoir, qui n'avait pris aucune des mesures exceptionnelles auxquelles il avait précédemment eu recours, se félicite de l'« absolue tranquillité » de Santiago, la capitale.
Le 15, une nouvelle législation antiterroriste est promulguée. Elle autorise en particulier la police secrète (C.N.I.) à détenir des suspects « dans ses propres établissements » : ils risquent fort d'y être torturés. Le 17, la circulation automobile nocturne est interdite dans les rues de Santiago : le couvre-feu en vigueur de 1973 à 1983 est ainsi rétabli alors que se multiplient des attentats à la bombe attribués par le pouvoir à l'extrême gauche. Pourtant certains Chiliens s'interrogent sur une responsabilité éventuelle de la C.N.I. dans ces attentats.