11-18 mars 2008
Menaces sur les marchés financiers
Le 11, le Système fédéral de réserve américain (la Fed), la Banque centrale européenne, la Banque nationale suisse, la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre introduisent de façon concertée un montant élevé de liquidités sur les marchés financiers asphyxiés par la crise des crédits immobiliers à risque américains, ou subprimes.
Le 12, le président américain George W. Bush reconnaît la nécessité d'un « dollar plus fort », alors que l'euro s'échange à plus de 1,55 dollar. Il évoque le risque inflationniste domestique et celui d'une défiance des investisseurs étrangers à l'égard des actifs financiers américains.
Le 13, à Londres, l'once d'or dépasse pour la première fois le prix de 1 000 dollars. La hausse du métal précieux s'explique par la hausse de la demande, mais aussi par son statut de valeur refuge.
Le 14, la Fed recourt à une procédure exceptionnelle pour accorder une ligne de crédit à court terme à la cinquième banque d'affaires américaine, Bear Stearns, afin de lui éviter la cessation de paiement. Cet établissement réputé, encore distingué en 2007 par le magazine Fortune, avait traversé le krach de 1929 sans licencier un seul de ses salariés.
Le 16, la banque américaine J. P. Morgan Chase, principal actionnaire, annonce le rachat de Bear Stearns au prix extrêmement faible de 2 dollars l'action pour le prix – bradé – de 236 millions de dollars. L'opération est aidée et garantie par la Fed. Confrontée au mécontentement des actionnaires de Bear Stearns, J. P. Morgan Chase annoncera le 24 qu'elle porte son offre de rachat de 2 à 10 dollars par action.
Le 17, le dollar chute de nouveau fortement, l'euro passant de 1,56 à 1,59 dollar et le billet vert tombant au-dessous de 100 yens et de 1 franc suisse.
Le 18, la Fed abaisse son taux directeur de trois quarts de point, à 2,25 p. 100.