11-19 février 1996
Algérie. Recrudescence des violences
Le 11, deux voitures piégées explosent à Alger, l'une près de la mairie de Bab el-Oued, l'autre devant la Maison de la presse qui abrite la plupart des journaux indépendants. Ce dernier attentat fait vingt et un morts, dont trois journalistes du Soir d'Algérie. Depuis mai 1993, quarante-huit journalistes ont été tués dans des attentats attribués aux groupes islamistes. Il s'agit de la deuxième action la plus meurtrière depuis le début des opérations menées par les islamistes armés. Ce double attentat, qui est revendiqué au nom du Groupe islamique armé, illustre la recrudescence des violences depuis le début du jeûne du ramadan, en janvier. Dans le même temps, le pouvoir a encore renforcé son contrôle sur les informations diffusées par la presse.
Le 19, dernier jour du ramadan, en dépit de la poursuite de la violence – deux attentats à la voiture piégée ont fait douze morts, la veille, dans deux localités de l'Algérois –, le gouvernement annonce la levée du couvre-feu instauré en décembre 1992 dans dix départements du centre du pays, « en raison d'une amélioration de la situation sécuritaire ».