11-19 juin 1998
Yougoslavie. Pressions occidentales dans la crise du Kosovo
Le 11, les ministres de la Défense de l'O.T.A.N. réunis à Bruxelles envisagent d'étudier « une gamme complète d'options qui [...] auront pour objectif de faire cesser ou d'entraver une campagne systématique de répression et d'expulsion par la violence au Kosovo », province peuplée en majorité d'Albanais et où l'armée serbe mène des opérations depuis mars.
Le 12, les ministres des Affaires étrangères du groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (Allemagne, États-Unis, France, Italie, Royaume-Uni, Russie) et ceux du Canada et du Japon, réunis à Londres, somment le président yougoslave Slobodan Milošević de profiter de sa prochaine rencontre avec Boris Eltsine pour s'engager notamment à retirer ses troupes du Kosovo et à faire progresser le dialogue avec le dirigeant kosovar Ibrahim Rugova. Dans le cas contraire, le groupe de contact mettra en œuvre « des moyens supplémentaires [...], y compris [ceux] qui nécessiteraient l'autorisation d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies », c'est-à-dire un recours à la force.
Le 15, l'O.T.A.N. engage quatre-vingts avions dans un exercice aérien en Albanie et en Macédoine.
Le 16, à l'issue de leur rencontre à Moscou, les présidents Eltsine et Milošević publient une déclaration commune qui condamne toute forme de séparatisme et de terrorisme. Le président yougoslave s'engage à régler la crise du Kosovo « par des moyens politiques ». La réduction des forces serbes au Kosovo est liée à l'arrêt de l'activité « terroriste » que Belgrade se réserve le droit de continuer à combattre. Les Occidentaux dénoncent l'absence d'engagement sur le retrait des forces serbes.
Le 19, Ibrahim Rugova évoque pour la première fois la nécessaire mise « sous contrôle » du pouvoir politique de l'Armée de libération du Kosovo (U.C.K.), qui contrôle de 30 à 40 p. 100 de la province. L'action de l'U.C.K. est au contraire soutenue par Adem Demaci, principal opposant radical du « président » Rugova.