11-20 décembre 2012
Mali. Démission forcée du Premier ministre Cheikh Modibo Diarra
Le 11, le capitaine Amadou Sanogo, ex-chef de la junte qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré en mars, fait arrêter le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, qui annonce sa démission. Le capitaine Sanogo avait été nommé président d'un Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité dans le cadre de l'accord conclu en avril sous l'égide de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, qui avait restauré un pouvoir civil. Nommé Premier ministre ce même mois, Cheikh Modibo Diarra soutenait le projet de déploiement d'une force africaine chargée, sous l'égide de l'O.N.U. et avec l'aide de l'Union européenne, d'aider l'armée malienne à reconquérir le nord du pays tombé aux mains de groupes armés touaregs et islamistes. Le capitaine Sanogo est opposé à ce projet. De son côté, l'envoyé spécial de l'O.N.U. pour le Sahel Romano Prodi insiste sur la nécessité « d'identifier et de soutenir un seul et unique centre décisionnaire au Mali ».
Le 20, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 2085, rédigée par la France, qui autorise « le déploiement au Mali, pour une période initiale d'un an, de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine », sans préciser ni le mode de financement, ni l'effectif, ni la date de déploiement de cette force sur le terrain. Le texte invite également les autorités maliennes à engager des négociations avec les groupes armés qui occupent le nord du pays et qui accepteront de se démarquer des « organisations terroristes » présentes dans la région. La résolution demande aussi au pouvoir en place à Bamako d'instaurer un « dialogue pour rétablir l'ordre constitutionnel » en organisant notamment des élections présidentielle et législatives avant avril 2013.