11-20 juillet 1988
Grèce. Attaque terroriste contre les passagers du « City-of-Poros »
Le 11, un commando armé qui se trouve à bord du City-of-Poros, un navire grec de croisière, attaque les passagers au large de l'île d'Égine, non loin d'Athènes. Tirant des rafales de mitraillettes, puis lançant des grenades, les terroristes tuent neuf personnes et en blessent quatre-vingts autres. L'évacuation du bateau, ravagé par un incendie causé par l'explosion des grenades, se déroule dans la plus grande des confusions, laissant planer le doute sur le sort des membres du commando.
Le 12, le recensement des victimes fait apparaître que trois des morts et trente-quatre des blessés sont des Français. Parallèlement débute l'enquête policière, qui s'oriente d'abord vers une piste palestinienne : l'explosion, quelques heures avant l'attaque du navire, d'une voiture piégée sur l'embarcadère même d'où il est parti, et la proximité du procès d'un Palestinien détenu à Athènes, dont les États-Unis demandent l'extradition, font imaginer un scénario de prise d'otages qui aurait échoué.
Le 13, à Beyrouth, une mystérieuse Organisation des martyrs de la révolution populaire en Palestine, unité Abou Jihad, revendique l'attentat. En fait, l'enquête piétine et la « guerre des polices » grecques ne fait qu'accroître la confusion. Ainsi, la photo d'une jeune touriste française, Élisabeth Bismuth, qui se révélera être une des victimes de l'attaque, est diffusée aux postes frontières comme étant celle d'une des terroristes.
Le 15, le ministre grec de la Marine marchande, Evangelos Yannopoulos, accuse l'un des morts français, Laurent Vigneron, d'être l'un des membres du commando. La famille du jeune touriste, qui voyageait avec sa fiancée, tuée elle aussi, dément catégoriquement, tandis que le Quai d'Orsay proteste et demande des explications au gouvernement grec.
Le 20, la Grèce met officiellement en cause le groupe Abou Nidal et donne l'identité de quatre personnes d'origine arabe soupçonnées d'avoir pris part à l'attaque.