11-21 mars 1990
France. Échec du congrès de Rennes du Parti socialiste
Le 11, la conférence nationale des motions, préalable au dixième congrès du Parti socialiste, se termine sans qu'aucun courant majoritaire ne se soit dégagé. Après le vote des militants, le texte du premier secrétaire Pierre Mauroy, auquel se sont ralliés Lionel Jospin et Louis Mermaz, arrive en tête avec 28,94 p. 100 des mandats, devant ceux de Laurent Fabius (28,84 p. 100), de Michel Rocard (24,26 p. 100), de Jean-Pierre Chevènement (8,52 p. 100) et de Jean Poperen (7,20 p. 100). C'est la première fois depuis le congrès de Metz, en 1979, qu'un congrès socialiste s'ouvre dans un tel climat d'incertitude.
Du 15 au 18, le congrès proprement dit se tient à Rennes. La rivalité, au sein du courant mitterrandiste, entre Laurent Fabius, qui se présente comme le favori de l'Élysée, et Lionel Jospin apparaît au grand jour. Le congrès donne lieu à quatre jours d'affrontements largement médiatisés. Ni le ralliement du courant de Jean-Pierre Chevènement à celui de Pierre Mauroy et Lionel Jospin, ni l'intervention, le 16, du Premier ministre qui, restant en dehors des luttes partisanes, tente de rasséréner les militants en leur promettant la victoire aux élections législatives en 1993 ne permettent de dégager une synthèse ou une simple majorité.
Le 20, les dirigeants socialistes, devant la déplorable image donnée par l'échec de Rennes, continuent leurs tractations au siège parisien du P.S.
Le 21, ils parviennent enfin à un accord portant à la fois sur la rédaction d'une synthèse générale et sur la répartition des postes de la direction nationale entre les différentes tendances. Dans un long texte intitulé « Rassembler à gauche », le P.S. insiste sur les « ambitions sociales » de la politique gouvernementale. Quant à la direction du parti, elle est partagée entre Pierre Mauroy, qui est réélu le 21 premier secrétaire, et le courant fabiusien, à qui revient le deuxième poste de responsabilité, mais non la trésorerie.
