11-22 juillet 2002
Maroc - Espagne. Crise diplomatique consécutive à l'occupation de l'îlot du Persil
Le 11, l'armée marocaine occupe l'îlot du Persil – îlot Leila pour Rabat –, proche de l'enclave espagnole de Ceuta, dans le cadre d'une « campagne de lutte anti-émigration clandestine ». Madrid exige le respect du statu quo qui exclut l'occupation de l'îlot par un des deux pays. De son côté, Rabat prétend que la souveraineté sur l'îlot est revenue au Maroc à la fin du protectorat espagnol sur le nord du pays, en 1956. Quelques jours plus tôt, la présence de navires de la marine espagnole au large d'Al-Hoceima, lors d'un exercice, était déjà venue illustrer la dégradation des relations hispano-marocaines, notable depuis le rappel de l'ambassadeur du Maroc à Madrid, en octobre 2001. Des différends opposent les deux pays au sujet de la pêche, de l'immigration clandestine et de la situation au Sahara occidental.
Le 15, Madrid, qui renforce sa présence militaire dans le détroit de Gibraltar, rappelle son ambassadeur à Rabat.
Le 17, les forces spéciales espagnoles délogent, sans faire de blessés, les soldats marocains qui occupaient l'îlot du Persil. Le gouvernement marocain qualifie cette opération de « déclaration de guerre », tout en déclarant privilégier la voie diplomatique. De son côté, le gouvernement espagnol propose au Maroc un « usage commun » de l'îlot.
Le 19, Rabat affirme son intention de remettre en cause les traités reconnaissant la souveraineté espagnole sur les enclaves de Ceuta et de Melilla.
Le 20, l'Espagne fait état d'un accord conclu avec le Maroc sous l'égide des États-Unis, qui prévoit le retour au statu quo ante sur l'îlot du Persil. Madrid retire aussitôt ses troupes.
Le 22, les ministres des Affaires étrangères des deux pays se rencontrent à Rabat pour sceller l'accord conclu le 20, « sans préjudice de leurs positions respectives sur le statut de l'île ».