11-23 avril 1995
Rwanda. Massacre dans un camp de réfugiés
Le 11, un commando attaque le camp de réfugiés rwandais de Birava, au Zaïre, tuant environ trente-cinq personnes. Les autorités zaïroises mettent en cause les hommes de l'Armée patriotique rwandaise (A.P.R.) ; mais, selon Kigali, celle-ci n'y est pas impliquée. Les camps de réfugiés servent de bases arrière à des miliciens hutu qui effectuent des raids en territoire rwandais.
Le 18, l'A.P.R. procède à des mesures d'intimidation dans le camp de réfugiés de Kibeho, situé dans l'ancienne « zone humanitaire sûre » établie par les Français dans le sud-ouest du pays, qui abrite entre 100 000 et 150 000 personnes. Les autorités veulent contraindre les réfugiés hutu à regagner leurs villages d'origine, mais ceux-ci craignent d'être massacrés.
Le 20, dans le même camp, une vingtaine de Hutu au moins sont tués par des soldats de l'A.P.R., à majorité tutsi.
Les 22 et 23, l'A.P.R. ouvre le feu sur les réfugiés du camp de Kibeho, tuant des milliers de personnes. Les survivants sont ramenés de force dans leurs villages, tout comme les occupants des autres camps de la région. Ce massacre suscite la réprobation de la communauté internationale. Certains pays décident de suspendre leur aide financière. Le rapport de la commission internationale d'enquête blanchira, le 19 mai, le gouvernement de Kigali pour ne retenir que la responsabilité des militaires. Le rapport relève que le camp de Kibeho abritait de nombreux extrémistes hutu et reproche à la Minuar (Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda) de n'avoir pas mis fin à leur activité.