11-23 mars 2020
Union européenne. Lutte contre l’épidémie de Covid-19
Le 11, l’Autriche est le premier pays européen à instaurer des contrôles systématiques à ses frontières, imposant aux étrangers de présenter un test négatif à la Covid-19. Les jours suivants, plusieurs États membres de l’espace Schengen, notamment centre-européens, instaurent des fermetures partielles ou totales de leurs frontières.
Le 12, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, appelle les États européens à « une réponse budgétaire ambitieuse et collective » pour soutenir l’économie face à la crise sanitaire, et à ne « pas s’attendre à ce que les banques centrales soient la première ligne de défense ». Elle laisse entendre que la BCE n’a pas pour mission de resserrer les écarts entre les taux des obligations des États de la zone euro – le « spread ». La BCE annonce le rachat de 120 milliards d’obligations au cours de l’année, qui s’ajouteront aux 20 milliards de rachats mensuels programmés. Le même jour, les Bourses européennes enregistrent des reculs historiques. Christine Lagarde corrige rapidement ses propos en se déclarant « déterminée à éviter toute fragmentation » entre les taux des pays de la zone euro.
Le 13, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que l’Europe est désormais l’« épicentre » de la pandémie.
Le 13 également, la Commission européenne demande à la France et à l’Allemagne de revenir sur les décrets pris par leurs gouvernements le 4, qui prévoyaient la réquisition des matériels de protection ou l’interdiction de leur exportation, et qui sont contraires à la libre circulation des biens au sein de l’Union.
Le 18, la BCE abonde de 750 milliards d’euros son programme de rachat de titres. Ce montant s’ajoute aux 120 milliards annoncés le 12. « Il n’y a pas de limites à notre soutien à l’euro », indique Christine Lagarde.
Le 23, les ministres des Finances de l’Union européenne décident d’activer la « clause de suspension générale » du pacte de croissance et de stabilité, qui dégage les États membres de toute contrainte budgétaire en cas de récession grave et généralisée, notamment du taux maximal de déficit public fixé à 3 p. 100 du PIB. Le même jour, la Commission européenne assouplit temporairement la règle qui limite les aides publiques aux entreprises.