11-24 février 2023
Tunisie. Interpellations massives d’opposants
Le 11 débute une vague d’interpellations de personnalités proches de l’opposition, d’une ampleur sans précédent depuis l’instauration d’un régime d’exception en juillet 2021. Sont notamment interpellés le directeur de la radio Mosaïque FM Noureddine Boutar et diverses personnalités liées au parti islamiste Ennahda.
Le 14, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme exprime, pour la première fois en des termes aussi sévères, sa « préoccupation face à l’aggravation de la répression contre ceux qui sont perçus comme des opposants politiques ». De son côté, le président Kaïs Saïed indique que les personnes interpellées sont impliquées « dans un complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État », les accusant notamment de vouloir « envenimer la situation sociale » en provoquant des « hausses de prix » et des « pénuries ».
Le 18, Kaïs Saïed ordonne l’expulsion de la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, l’Irlandaise Esther Lynch, qui est accusée d’avoir pris part le jour même, à Sfax, à une manifestation organisée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et d’avoir tenu des propos constituant une « ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie ».
Le 24, l’opposant Jawhar Ben Mbarek, le leader du mouvement « Citoyens contre le coup d’État » – de juillet 2021 – et l’un des principaux dirigeants du Front de salut national (FSN), la principale coalition de l’opposition, est interpellé à son tour.