11-25 avril 1989
Japon. Démission du Premier ministre Takeshita Noboru impliqué dans le scandale Recruit-Cosmos
Le 11, Takeshita Noboru, élu Premier ministre en novembre 1987 et chef du clan le plus puissant du Parti libéral démocrate (P.L.D.) au pouvoir, reconnaît devant la Diète avoir reçu de l'argent de la firme Recruit-Cosmos et déclare assumer la « responsabilité politique et morale de l'affaire ». Révélé en juin 1988 par le quotidien Asahi, ce scandale trouve son origine dans les largesses politiquement intéressées de Hiromasa Ezoe, président et fondateur d'une société de recrutement. Celui-ci a en particulier abondamment distribué, à bas prix et avant leur introduction en Bourse, des actions de sa filiale immobilière Recruit-Cosmos qui, une fois cotées, ont considérablement augmenté. L'enquête a abouti à l'implication de plus de cent cinquante hommes politiques de tous bords – excepté du Parti communiste – et de hauts fonctionnaires. Parmi ceux-ci figurent les ministres des Finances, de la Justice et du Plan, deux vice-ministres, le président de N.T.T., première société de télécommunication mondiale, et surtout l'ancien Premier ministre Nakasone Yasuhiro. L'opposition parlementaire a décidé de refuser de débattre du budget 1989, dont l'exercice débute normalement le 1er avril, tant que Nakasone Yasuhiro ne sera pas venu s'expliquer devant la Diète.
Le 25, alors que sa popularité est tombée à 3,4 p. 100, Takeshita Noboru déclare qu'il abandonnera ses fonctions après le vote du budget.