11-25 février 2000
Royaume-Uni. Suspension du gouvernement autonome d'Irlande du Nord
Le 11, alors que le Premier ministre d'Irlande du Nord David Trimble menace de démissionner, Londres suspend le gouvernement autonome de la province, en place depuis décembre 1999. Le 31 janvier, la commission ad hoc pour le désarmement des groupes paramilitaires en Irlande du Nord avait remis aux gouvernements britannique et irlandais un rapport d'étape qui ne mentionnait aucune remise d'armes, même symbolique, de la part de l'Armée républicaine irlandaise (I.R.A.). Or les unionistes protestants modérés de David Trimble avaient accepté de former un gouvernement avec le Sinn Fein, branche politique de l'I.R.A., à la seule condition que le groupe paramilitaire catholique fasse un « geste » en matière de désarmement avant la fin du mois de janvier. Le Sinn Fein maintient que les accords de paix d'avril 1998 fixent au 22 mai 2000 seulement le début du désarmement des milices en Irlande du Nord. Si l'I.R.A. s'est engagée, pour la première fois, à « initier un processus global visant à placer ses armes hors d'usage », elle n'a indiqué aucun calendrier. Londres juge cette avancée « significative », mais insuffisante. La décision unilatérale du gouvernement britannique fait naître une tension entre Londres et Dublin.
Le 15, en signe de protestation contre ce qu'elle dénonce comme le recul de Londres face à l'« intransigeance » unioniste, l'I.R.A. annonce son retrait de la commission de désarmement en Irlande du Nord et l'annulation de ses propositions antérieures dans ce domaine, sans toutefois remettre en cause le cessez-le-feu.
Le 25, un groupe dissident de l'I.R.A., hostile aux accords de paix, revendique l'attentat manqué perpétré la nuit précédente contre une base militaire britannique proche de Londonderry.