11-26 février 1985
France. L'effet Le Pen et la préparation des cantonales
Le 11, sur Antenne 2, Jean Poperen, numéro 2 du Parti socialiste, constatant l'« influence de masse » du Front national, annonce le lancement d'une campagne politique contre les thèmes de l'extrême droite.
Le 12, le quotidien Libération publie les témoignages de cinq Algériens sur les comportement de Jean-Marie Le Pen lorsqu'il était lieutenant du 1er R.E.P. (régiment étranger de parachutistes), en 1957, pendant la guerre d'Algérie : l'actuel président du Front national aurait participé à des sévices au cours de séances d'interrogatoire.
Le 14, le R.P.R. et l'U.D.F. annoncent que l'« opposition républicaine » présentera une candidature unique dans plus des deux tiers des cantons renouvelables. À propos de l'extrême droite, les dirigeants de l'opposition parlementaire laissent entendre que des accords locaux de désistement pourraient être conclus avec des candidats soutenus par le Front national, mais ils excluent tout accord national. Cependant, au fil des jours, les déclarations deviennent moins ambiguës.
Le 21, Pierre Méhaignerie, président du C.D.S., l'une des composantes de l'U.D.F., exclut nettement tout désistement en faveur des candidats de l'extrême droite et Jacques Chirac, le 26, puis Jacques Toubon prennent, pour le R.P.R., une position presque aussi ferme. La tendance à vouloir marginaliser le courant représenté par Jean-Marie Le Pen semble également partagée par Raymond Barre qui invite les électeurs, le 23, à se méfier des « grandes gueules ».