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11-26 septembre 2019

Algérie. Convocation de l’élection présidentielle pour décembre

Le 11, l’avocat Karim Tabbou, porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS), est arrêté. Inculpé d’atteinte au moral de l’armée, il est placé en détention provisoire. Karim Tabbou est le deuxième dirigeant de l’opposition à être emprisonné après Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), en avril.

Le 15, le président par intérim Abdelkader Bensalah convoque le corps électoral en vue de la tenue d’une élection présidentielle le 12 décembre. Il satisfait ainsi les exigences du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, homme fort du pays depuis le retrait du président Abdelaziz Bouteflika en avril. La démission de ce dernier avait entraîné l’annulation du scrutin initialement prévu en avril. Une autre élection programmée en juillet n’avait pu se tenir faute de candidats. Abdelkader Bensalah proclame la loi électorale superficiellement modifiée selon les vœux d’Ahmed Gaïd Salah. Il nomme l’ancien ministre de la Justice Mohamed Charfi à la tête d’une Autorité nationale indépendante des élections qui est chargée de superviser le scrutin et à laquelle l’opposition a refusé de participer.

Le 20, un trente et unième vendredi de manifestations rassemble des centaines de milliers d’opposants dans le pays, hostiles à l’organisation d’une élection présidentielle par les membres du « système Bouteflika ». Ces rassemblements sont parmi les plus nombreux depuis avril, malgré l’interdiction d’accès à la capitale des manifestants n’habitant pas Alger.

Le 25, le tribunal militaire de Blida rend son verdict dans le procès à huis clos de hauts dirigeants du régime d’Abdelaziz Bouteflika. Le frère de l’ancien président, Saïd Bouteflika, l’ancien chef des services de renseignement Mohamed Mediène – dit « Toufik » – et son successeur Athmane Tartag sont reconnus coupables de complot contre l’autorité de l’État et atteinte à l’autorité de l’armée, et condamnés à quinze ans de prison pour avoir tenté d’organiser, en mars, une transition ménageant le régime. Jugée pour avoir participé à une réunion avec les précédents accusés, Louisa Hanoune est également condamnée à quinze ans de prison pour les mêmes motifs. L’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar, son fils Lotfi, ainsi que l’homme d’affaires Belhamdine Farid, en fuite, sont condamnés par contumace à vingt ans de prison.

Le 26, deux anciens Premiers ministres du président Bouteflika, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune, présentent leur candidature à l’élection présidentielle.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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