11-27 octobre 1984
France - Afghanistan. Libération par Kaboul du journaliste français Jacques Abouchar
Le 11, au cours d'une conférence de presse organisée dans la capitale afghane et retransmise le 13 par Radio-Kaboul, Jacques Abouchar reconnaît être entré clandestinement en Afghanistan pour réaliser un film sur l'opposition armée au régime prosoviétique, mais se défend de toute activité d'espionnage. Il affirme être traité « avec humanité ». Outre le franchissement illégal de la frontière, les agences de presse soviétique et afghane l'accusent de coopération avec la contre-révolution.
Le 20, à Kaboul, un « tribunal révolutionnaire », estimant « faire preuve de clémence », condamne Jacques Abouchar à dix-huit ans de prison « pour la poursuite d'activités intolérables et la collecte de renseignements secrets ». Sitôt connue la sentence, une intense campagne de protestation se développe : le Premier ministre Laurent Fabius, qui est déjà intervenu à plusieurs reprises, annonce qu'il n'assistera pas, le 26, à la célébration du soixantième anniversaire de l'établissement des relations franco-soviétiques à l'ambassade soviétique.
Le 23, le bureau politique du P.C.F. « condamne sévèrement » le verdict, décide de suspendre toute relation avec le P.C. afghan et demande à nouveau que le journaliste soit libéré. Il ne fait cependant aucune allusion aux responsabilités de l'Union soviétique. Louis Mermaz, président de l'Assemblée nationale, tente de son côté une démarche auprès des présidents soviétique et afghan.
Le 25, Jacques Abouchar est gracié par le président Babrak Karmal.
Le 26, Laurent Fabius assiste finalement à la réception offerte par l'ambassadeur soviétique à Paris ; en revanche, le bureau politique du P.C.F. n'est pas représenté. Roland Leroy, membre du bureau politique et directeur de L'Humanité, estime à ce propos que « l'attitude de l'Union soviétique pose un problème ».
Le 27, Laurent Fabius et Louis Mermaz accueillent à Orly le journaliste libéré.
