11-27 septembre 1996
Afghanistan. Conquête de Kaboul par les talibans
Le 11, les talibans – « étudiants en religion » – s'emparent de Jalalabad, ville proche de la frontière pakistanaise, qui tombe sans résistance. Depuis l'automne de 1994, les combattants sunnites ultra-orthodoxes, qui appartiennent à l'ethnie pashtoune, ont conquis le sud et l'ouest du pays, se rendant maîtres, notamment, des villes de Kandahar et de Herat.
Le 25, au terme d'une offensive éclair et de combats meurtriers, les talibans pénètrent dans les faubourgs de Kaboul. Ils avaient déjà assiégé la capitale en mars, puis en septembre 1995.
Le 27, les talibans entrent dans Kaboul abandonnée par les forces du commandant Ahmed Shah Massoud qui soutenaient le régime du président Burhanuddin Rabbani et du Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar, chef du Hezb-i-Islami rallié au camp présidentiel en mai. Le commandant Massoud se replie sur le Panshir, province tadjike du nord du pays à partir de laquelle il avait mené sa lutte victorieuse contre les forces soviétiques. Les talibans assassinent l'ancien président Mohamed Najibullah qui était réfugié dans les locaux de l'O.N.U. depuis avril 1992, date du renversement du régime communiste par les factions de moudjahidin. Le chef des talibans, Mohamed Omar, nomme un gouvernement intérimaire dirigé par un mollah, Mohamed Rabbani. Celui-ci décrète l'instauration d'un « système totalement islamique » qui impose notamment aux femmes de ne pas travailler et aux hommes de porter la barbe. Des dizaines de milliers d'habitants fuient Kaboul. Les talibans poursuivent leur progression vers le nord du pays.