11-28 février 1985
Proche-Orient. Relance du processus diplomatique
Le 11, le roi Hussein de Jordanie et Yasser Arafat, chef de l'O.L.P., concluent, à Amman, un accord pour une action diplomatique « commune en vue d'un règlement pacifique du problème palestinien ». Le premier point de l'accord semble envisager que l'Organisation de libération de la Palestine pourrait reconnaître Israël, en échange de la libération par l'État hébreu des territoires occupés en 1967. Le deuxième point prévoit la « formation d'une confédération des États arabes de Jordanie et de Palestine ». Et le dernier point accepte que ce soit une « délégation commune jordano-palestinienne » qui participe aux futures négociations de paix. Le texte de l'accord n'est publié que le 23 par la Jordanie et suscite, au sein de l'organisation palestinienne, des interprétations divergentes.
Les 19 et 20, des conversations soviéto-américaines sur le Proche-Orient ont lieu à Vienne (Autriche) à un niveau diplomatique élevé, celui des adjoints directs d'Andréi Gromyko et de George Shultz chargés du dossier du Proche-Orient. Bien que, selon Washington, il ne s'agisse que d'un échange de vues pour « clarifier les positions de chacun », ces entretiens marquent malgré tout une évolution importante puisque, depuis le début des années 1970, Washington considère que l'U.R.S.S. n'est pas partie prenante au Proche-Orient et qu'elle ne doit pas être associée à un règlement global.
Le 24, le président égyptien Moubarak envisage, dans des déclarations au New York Times, que des « négociations directes » puissent avoir lieu entre Israël et une délégation jordano-palestinienne. Il propose que Washington organise une rencontre jordano-palestinienne et, ensuite, une rencontre jordano-palestino-israélienne. Cette initiative du président Moubarak suscite diverses réactions : en Israël, où se rendent, les 26 et 27, deux émissaires du président égyptien, Shimon Peres, le Premier ministre travailliste, manifeste un « grand intérêt », mais Itzhak Shamir, ministre des Affaires étrangères, membre du Likoud, se demande, le 28, s'il ne s'agit pas d'une ruse visant à conduire l'O.L.P. à la table de négociations. D'autre part, Washington, qui a subi déjà plusieurs revers diplomatiques au Proche-Orient, n'est guère désireux de revenir en première ligne. Lorsque le président Moubarak se rendra aux États-Unis, du 9 au 13 mars, Ronald Reagan refusera courtoisement, mais fermement, d'être directement impliqué dans des négociations.