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11-28 février 1988

U.R.S.S.. Revendications nationalistes et violences en Arménie et en Azerbaïdjan

À partir du 11, des manifestations, qui ne seront confirmées par les Izvestia que le 23, éclatent à Stepanakert, capitale de la petite région autonome du Haut-Karabakh, située dans la république d'Azerbaïdjan, à laquelle elle est rattachée depuis 1923. Les manifestants sont des Arméniens, qui représentent 80 p. 100 des 160 000 habitants de la région et demandent à être rattachés à la république d'Arménie.

Le 18, Mikhaïl Gorbatchev déclare devant le comité central qu'il considère le problème des nationalités comme « fondamental et vital ». Il va jusqu'à proposer de réunir un plénum consacré à ce sujet.

À partir du 22, des manifestations ininterrompues se succèdent chaque jour à Erevan, capitale de l'Arménie, réunissant des foules considérables (plusieurs centaines de milliers de personnes) exprimant leur soutien à leurs frères arméniens du Haut-Karabakh, mais réclamant aussi « davantage de socialisme, davantage de démocratie ».

Le 23, le Kremlin juge la situation assez préoccupante pour dépêcher en Arménie deux membres du bureau politique. L'agence Tass évoque pour la première fois les troubles à Erevan en faisant état de « violations de l'ordre public à l'appel irresponsable d'extrémistes » et en précisant que le comité central considère les revendications arméniennes comme « contraires aux intérêts des travailleurs » et nuisibles pour les « relations interethniques ».

Le 26, devant la persistance de l'effervescence en Arménie, Mikhaïl Gorbatchev lance, dans un message radiotélévisé, un appel au calme, qui est entendu à Erevan, puisque les manifestations sont interrompues pour un mois pour permettre au comité central de se saisir de la question arménienne.

Le 28, à Sumgaït, ville industrielle de 200 000 habitants située au nord de Bakou, en Azerbaïdjan, des rumeurs de violences arméniennes exercées au Haut-Karabakh contre des Azeris provoquent de violentes représailles contre la population arménienne, férocement pourchassée : le bilan officiel fait état de trente-deux morts mais certaines sources affirment que les massacres auraient fait plus d'une centaine de morts. Les Arméniens auraient également été pris à partie dans plusieurs autres villes d'Azerbaïdjan, mais avec des conséquences moins dramatiques.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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