11-28 mai 1984
France. La réduction du temps de travail au centre de conflits sociaux et d'une négociation patronat-syndicats
Le 11, la C.G.T. décide l'occupation de l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois pour s'opposer aux 2 800 licenciements annoncés par la direction. Dans les jours qui suivent, l'occupation s'étend aux établissements de Nanterre, de Levallois et d'Asnières. La C.F.D.T. se joint à ce mouvement.
Le 18, Pierre Bérégovoy, ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, après avoir reçu la direction de Citroën et les syndicats, annonce qu'il accepte les départs volontaires mais refuse les licenciements. Il invite les partenaires sociaux à ouvrir la négociation, notamment sur la réduction du temps de travail, bien que, sur ce point, la direction ait manifesté sa ferme opposition. Un délai de trois mois est fixé pour mener à bien les discussions.
Du 21 au 23, le travail reprend progressivement dans les usines Citroën de la région parisienne.
Les 24 et 25, le réseau de la S.N.C.F. est gravement perturbé, principalement sur les lignes de banlieue, par un mouvement de grève largement suivi. Des débrayages, les 16 et 17, avaient provoqué la colère de certains usagers à la gare Saint-Lazare ; les cheminots entendaient manifester ainsi leur mécontentement sur les modalités d'application de la semaine de 35 heures et sur les 37 heures pour tous les agents de la S.N.C.F.
Le 28, des négociations s'ouvrent entre le patronat et les organisations syndicales sur la « flexibilité » du travail et des conditions d'emploi. Le C.N.P.F. voudrait obtenir la suspension, pour deux ans, de certaines contraintes sociales concernant notamment les embauches et les licenciements ; en contrepartie le patronat s'engagerait à créer 470 000 emplois nouveaux. Le C.N.P.F. voudrait éviter d'inscrire à l'ordre du jour la réduction à 35 heures de la durée du travail, présentée par Pierre Mauroy, le 20, comme la revendication majeure.