11-28 mars 1995
Burundi. Violences interethniques et début d'exode
Le 11, dix jours après la formation du nouveau gouvernement, le ministre de l'Énergie et des Mines, Ernest Kabushemeye, un Hutu, est assassiné à Bujumbura.
Le 13, l'ancien maire tutsi de Bujumbura, le colonel Lucien Sabuku, est enlevé dans la capitale. Son corps supplicié est retrouvé le 15.
Le 19, plusieurs personnes dont trois Belges, qui circulaient en voiture, sont tuées dans une embuscade près de Bujumbura. Des affrontements meurtriers opposant extrémistes tutsi — soutenus par l'armée — et hutu s'ensuivent dans la capitale, où la partition ethnique s'accentue. Des habitants, en majorité hutu, fuient Bujumbura où les massacres font des centaines de morts. Tandis que des milliers de Hutu se réfugient au Zaïre, Paris et Bruxelles recommandent à leurs ressortissants de quitter le pays. À la fin du mois, les Hutu rwandais réfugiés au Burundi commenceront à leur tour à fuir vers la Tanzanie.
Le 28, le ministre français de la Coopération Bernard Debré, qui préside la « troïka » européenne (France, Allemagne, Espagne) en visite à Bujumbura, s'oppose à la solution d'une intervention internationale pour régler la crise et apporte son soutien à l'armée burundaise.