11-28 septembre 2014
France. Mouvement de grève des pilotes d'Air France
Le 11, le P.-D.G. d'Air France-K.L.M. Alexandre de Juniac présente le plan de réorganisation de la compagnie, baptisé Perform 2020, qui doit prendre le relais du plan de réduction des déficits Transform 2015. Celui-ci prévoit le déploiement en Europe des activités de Transavia, la filiale à bas coût d'Air France, avec la création à l'étranger de bases dotées d'une flotte propre d'appareils et de personnels embauchés selon les conditions du pays hôte. Les syndicats de pilotes, Syndicat national des pilotes de ligne (S.N.P.L., majoritaire) en tête, lancent des préavis de grève contre la création de Transavia Europe, qu'ils assimilent à un processus de délocalisation des activités de la compagnie. Ils réclament un contrat de travail unique pour tous les pilotes, aux conditions – très favorables – d'Air France.
Le 15, les pilotes entament leur grève, ce qui entraîne l'annulation de la moitié des vols de la compagnie.
Le 17, le Premier ministre Manuel Valls demande aux pilotes d'« arrêter » leur grève qui n'est « pas comprise » – l'État détient 15,9 p. 100 du capital d'Air France-K.L.M. Le mouvement se poursuit toutefois, la compagnie annulant en moyenne six vols sur dix et perdant quelque 20 millions d'euros par jour de grève.
Le 22, Alexandre de Juniac propose de suspendre jusqu'à la fin de l'année la création de Transavia Europe en échange de l'accroissement de la flotte de Transavia France. L'accord passé avec les pilotes lors de la création de Transavia France en 2007 limite à quatorze le nombre d'appareils de la filière à bas coût.
Le 23, le gouvernement annonce l'abandon du projet de Transavia Europe, décision que la direction d'Air France-K.L.M. ne confirme que le 25.
Le 26, les pilotes rejettent le protocole de sortie de conflit qui prévoit la dénonciation de l'accord conclu avec les pilotes en 2007. Manuel Valls exige l'arrêt de la grève « insupportable pour les usagers, [...] pour l'entreprise [...] et pour l'activité économique du pays ».
Le 28, le S.N.P.L. met fin à son mouvement de grève, le plus long depuis plus de vingt ans, sans avoir obtenu satisfaction sur le contrat de travail unique. Air France-K.L.M. décide de ne pas dénoncer l'accord de 2007, mais envisage toutefois le renforcement de la flotte de Transavia France.