11-30 août 2018
Belgique. Polémique sur le placement en centre fermé de familles en séjour illégal
Le 11, l’arrêté royal permettant l’enfermement de familles en séjour illégal, en vue de leur expulsion, entre en vigueur. En octobre 2008, le gouvernement fédéral avait décidé de placer les familles avec enfants en séjour illégal dans des maisons ouvertes plutôt qu’en centre fermé, à la suite de la condamnation de la Belgique par la Cour européenne des droits de l’homme. Une loi de juillet 2011 a de nouveau autorisé le placement des familles avec enfants dans des centres fermés adaptés aux besoins de celles-ci. Des unités familiales ont été aménagées dans le centre 127 bis de Steenokkerzeel, près de l’aéroport de Bruxelles-National.
Le 14, une première famille, composée d’une jeune femme serbe de vingt-cinq ans, résidant en Belgique depuis l’âge de quinze ans, et de ses quatre enfants âgés d’un à six ans et nés en Belgique, est placée dans le centre 127 bis en vue de son expulsion du territoire, à la suite du rejet de ses demandes de régularisation humanitaire et d’asile.
Le 15, quelque six cents personnes manifestent à Bruxelles contre le placement de familles en centre fermé, à l’appel du collectif citoyen #NotInMyName, derrière le slogan « On n’enferme pas un enfant. Point. »
Le 22, des associations de défense des droits, de protection de l’enfance et d’aide aux migrants, ainsi que l’ordre des avocats déposent un recours contre l’arrêté royal devant le Conseil d’État.
Le 30, les délégués wallon et flamand aux droits de l’enfant, qui se rendent au centre 127 bis, dénoncent la décision d’expulsion visant la famille serbe.
Le 9 octobre, la mère et ses quatre enfants seront expulsés vers la Serbie.