11-30 octobre 2021
Soudan. Coup d’État militaire
Le 11, le général Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil de souveraineté qui partage le pouvoir avec le gouvernement durant la période de transition, exige la dissolution de ce dernier. En septembre, la tentative de coup d’État attribuée à des partisans de l’ancien président Omar el-Béchir, renversé en avril 2019, a ouvert une crise entre les représentants militaires et civils au sein des instances de transition. Tandis que le général al-Burhan se pose en rempart contre l’insécurité et en « gardien » de la révolution soudanaise, le Premier ministre civil Abdallah Hamdok dénonce le rôle politique et économique prépondérant de l’armée, ainsi que la présence dans ses rangs d’officiers islamistes. Or, selon l’accord constitutionnel adopté en août 2019, la présidence du Conseil de souveraineté doit échoir à un civil en novembre.
Le 16, des manifestants favorables aux militaires entament un sit-in devant le palais présidentiel pour exiger le départ du « gouvernement de la faim ».
Le 21, des centaines de milliers de partisans du pouvoir civil manifestent à Khartoum et dans les grandes villes du pays.
Le 25, les militaires arrêtent Abdallah Hamdok et plusieurs ministres, ainsi que les membres civils du Conseil de souveraineté. Dans un discours télévisé, le général al-Burhan décrète l’état d’urgence et annonce la dissolution des instances de transition. L’armée ouvre le feu sur les manifestants qui protestent contre le putsch à Khartoum. La mobilisation pacifique des opposants, ainsi que la répression militaire et les arrestations de figures de la société civile continuent les jours suivants, tandis qu’une grève générale se met en place.
Le 26, Abdallah Hamdok est libéré et placé en résidence surveillée.
Le 30, l’armée réprime les manifestations massives organisées dans les grandes villes du pays. Trois manifestants sont tués, ce qui porte à au moins douze le nombre de morts depuis le 25.