11-31 janvier 2000
Royaume-Uni. Annonce de l'abandon des procédures d'extradition concernant Augusto Pinochet
Le 11, vu les conclusions d'un rapport médical sur l'état de santé d'Augusto Pinochet, le ministre de l'Intérieur Jack Straw déclare que celui-ci « n'est pas actuellement en état d'être jugé, et [qu']aucun changement ne peut être attendu à cet égard ». Il estime qu'« il doit donc décider de ne pas extrader le sénateur Pinochet ». L'ancien dictateur chilien avait été arrêté à Londres en octobre 1998 à la requête de la justice espagnole qui instruit à son encontre une plainte pour « génocide », « tortures » et « disparitions », et qui avait déposé une demande d'extradition le concernant. La France, la Belgique et la Suisse ont imité Madrid. Le ministre donne sept jours aux pays concernés ainsi qu'aux organisations de défense des droits de l'homme pour lui « présenter toutes les observations » jugées utiles à sa prise de décision finale. La menace du décès du général Pinochet avant son jugement faisait courir un lourd risque diplomatique et politique à Londres. Tandis que les opposants à l'ancien dictateur expriment leur déception, les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle chilienne se réjouissent de cette décision, déclarant qu'Augusto Pinochet doit être soumis à la justice de son pays.
Le 17, dans sa réponse, la justice espagnole réclame une contre-expertise médicale sur l'état de santé du général Pinochet. S'interrogeant sur la fiabilité du rapport médical, des associations de victimes et de défense des droits de l'homme critiquent durement son caractère confidentiel.
Le 31, la Haute Cour de Londres rejette les recours déposés par le gouvernement belge et par six organisations de défense des droits de l'homme qui contestaient la procédure suivie par Jack Straw ; Bruxelles fait appel de cette décision.