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11-31 mars 2011

Japon. Séisme, tsunami et menace de contamination nucléaire

Le 11, un séisme de magnitude 9 sur l'échelle de Richter frappe le nord-est de l'île de Honshu, à 250 kilomètres au nord de Tōkyō. L'épicentre se situe à 130 kilomètres au large de la ville de Sendai, à 25 kilomètres de profondeur. Il s'agit du plus puissant séisme jamais enregistré dans le pays. Les destructions sont principalement dues au violent tsunami qui a suivi, dont la vague haute d'une dizaine de mètres dévaste 150 kilomètres de littoral.

Le 12, l'Agence de sécurité nucléaire et industrielle évoque un risque de fusion du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, dont le bâtiment extérieur est soufflé par une explosion. L'accident est dû à une panne du circuit électrique alimentant le système de refroidissement du réacteur, après que le site a été noyé par le tsunami. Quelque soixante-dix mille personnes seront évacuées dans un périmètre de 10, puis de 20 kilomètres autour de la centrale. Au fur et à mesure de leur progression, les secours découvrent des milliers de corps dans les villes côtières dévastées par le tsunami.

Le 13, le Premier ministre Naoto Kan déclare que le pays est confronté à « sa plus grave crise depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Le 14, le bâtiment abritant le réacteur numéro 3 de la centrale nucléaire de Fukushima est endommagé par une double explosion.

Le 14 également, une réplique de magnitude 6,2 secoue la même région.

Le 15, les réacteurs numéros 2 et 4 de la centrale de Fukushima sont à leur tour victimes d'avaries. Le niveau de radioactivité augmente rapidement autour de la centrale. Le gouvernement demande aux populations vivant dans un périmètre de 30 kilomètres de rester calfeutrées en attendant d'être évacuées. Un nombre croissant d'habitants de la région très peuplée de Tōkyō, et notamment les expatriés, fuient vers le sud du pays.

Le 16, un séisme de magnitude 6 secoue l'est de Tōkyō. Prenant la parole pour la première fois depuis le 11, l'empereur Akihito déclare prier « pour la sécurité du plus grand nombre ». La situation semble échapper à l'exploitant de la centrale, Tōkyō Electric Power Co. (Tepco), qui tente par tous les moyens de refroidir les installations et de réalimenter le site en électricité afin de remettre en route les systèmes de refroidissement, alors que le personnel de la centrale soumis à des doses importantes de radiations se relaie pour travailler sur le site. Par ailleurs, nombre d'habitants de la région ne sont pas secourus et souffrent du froid et des pénuries de nourriture et de carburant.

Le 21, les autorités interdisent à la vente le lait et certains légumes verts provenant de quatre préfectures entourant Fukushima, en raison du fort niveau de radioactivité que ceux-ci présentent.

Le 22, toutes les installations de la centrale de Fukushima sont raccordées au réseau électrique. Les opérations de refroidissement des réacteurs tardent toutefois à reprendre.

Le 23, les autorités déconseillent temporairement la consommation d'eau du robinet pour les bébés, à Tōkyō, en raison de la concentration d'iode radioactif.

Le 28, le gouvernement se déclare « en alerte maximum » à la suite de la découverte de traces de plutonium dans le sol de la centrale de Fukushima, ce qui prouve la rupture du mécanisme de confinement du combustible. Une contamination importante du milieu marin au large de la centrale est également enregistrée.

Le 31, le Premier ministre, très critiqué pour sa gestion de la crise, annonce le réexamen du projet de construction de quatorze nouvelles centrales d'ici à 2030 dans l'archipel.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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