11 août 1993
France. Mise en lumière de l'ampleur des affaires de sévices dans l'armée
Le parquet du tribunal de Marseille requiert l'ouverture d'une information judiciaire pour violences, outrages à subordonnés et attentats à la pudeur à la suite des plaintes déposées les 28 et 29 juin par le chef de corps du 21e régiment d'infanterie de marine (Rima) de Fréjus (Var) et par huit recrues. Ces derniers se plaignent des brimades exercées à leur encontre par quatre instructeurs. Ceux-ci ont été placés aux arrêts pour quarante jours. Un suicide et une tentative de suicide avaient déjà été enregistrés, respectivement en mars et en juin, chez des recrues de ce régiment réputé « dur » qui est spécialisé dans les opérations outre-mer. Une cinquantaine de cas de sévices sont relevés chaque année dans l'armée. Dans le courant du mois, un sous-officier du 3e Rima de Vannes (Morbihan) est mis en examen pour coups et blessures, après avoir violemment frappé trois jeunes engagés, en avril. En visite à Sarajevo, le 30, le ministre de la Défense François Léotard – qui est également maire de Fréjus – réitérera la « confiance du gouvernement » dans les troupes de marine en mission en Bosnie – parmi lesquelles le 21e Rima – tout en dénonçant les « actes éventuellement délictueux commis par quelques-uns ».