11 octobre 1996
Timor oriental. Le prix Nobel de la paix décerné aux défenseurs de la cause du Timor-Oriental
Le prix Nobel de la paix est attribué à l'évêque de Dili, capitale du Timor-Oriental, Mgr Carlos Felipe Ximenes Belo, et au principal ambassadeur de la cause indépendantiste timoraise, l'ancien ministre des Affaires étrangères de l'éphémère république du Timor, Jose Ramos-Horta, pour « leur travail en vue d'une résolution juste et pacifique du conflit ». Le comité Nobel rappelle ainsi à l'attention de l'opinion mondiale le sort du Timor-Oriental : une dizaine de jours après la proclamation de l'indépendance, l'ancienne colonie portugaise était occupée par l'Indonésie, en décembre 1975 ; son annexion, en juillet 1976, n'a pas été reconnue par la communauté internationale. Les années suivantes, la répression conduite par Jakarta a abouti, selon le comité Nobel, à la mort d'un tiers de la population timoraise. Le déclin de la guérilla, après l'arrestation de son chef Xanana Gusmao en novembre 1992, a placé l'Église en première ligne de la résistance – pacifique – à la politique d'intégration forcée conduite par Jakarta, ce d'autant que l'immigration massive d'Indonésiens musulmans a fait naître des craintes dans ce territoire majoritairement catholique.