12-17 octobre 1999
Pakistan. Coup d'État militaire
Le 12, l'armée renverse sans violence le gouvernement de Nawaz Sharif, Premier ministre depuis les élections législatives de février 1997 et devenu, depuis lors, très impopulaire. Quelques heures après l'annonce du limogeage du chef d'état-major, le général Pervez Moucharraf, ce dernier informe ses concitoyens, à la télévision, que l'armée, « seule institution restée viable », a décidé de « remédier à la situation de déclin rapide » caractérisée par « le désordre et l'incertitude qui règnent dans le pays ». La crise de confiance entre le gouvernement et l'armée avait culminé en juillet, lorsque Nawaz Sharif, sous la pression des États-Unis, avait demandé aux troupes pakistanaises de se retirer des positions qu'elles contrôlaient sur les hauteurs du Cachemire indien. En septembre, Washington avait mis en garde l'armée pakistanaise contre « toute tentative de changement de gouvernement par des moyens extraconstitutionnels ».
Le 15, faute de trouver un cadre constitutionnel à sa prise du pouvoir, l'armée suspend les Assemblées et décrète l'état d'urgence. L'« ordre constitutionnel numéro un » dispose que le général Moucharraf assure « les pouvoirs exécutifs ».
Le 17, le général Moucharraf déclare, dans un discours, que l'armée restera au pouvoir le temps d'instaurer « une vraie démocratie » dans le pays. Il annonce la mise en place d'un Conseil de sécurité de six membres, dont quatre civils, qu'il présidera, ainsi que le maintien en place du président Rafic Tarar. Il promet de lutter contre la corruption. Le général Moucharraf adresse un message d'ouverture et de fermeté à l'Inde et se montre rassurant au sujet de la politique nucléaire de son pays.