12-18 mai 1998
France. Condamnation de Xavier Dugoin et placement en garde à vue de Xavière Tiberi
Le 12, le tribunal correctionnel d'Évry condamne Xavier Dugoin (R.P.R.), ancien président du conseil général de l'Essonne, à dix-huit mois de prison avec sursis, 300 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité pour détournements de fonds publics, abus de confiance et faux. Il est reconnu coupable d'avoir fait verser, de 1993 à 1995, un salaire fictif à son épouse et d'avoir réglé des dépenses personnelles sur les fonds du département. En 1994, Xavier Dugoin avait en outre versé 200 000 francs à Xavière Tiberi, épouse du maire de Paris, pour la rédaction d'un rapport à l'intérêt controversé. La procédure judiciaire engagée à cette occasion, qui avait abouti à la mise en examen de Xavière Tiberi et de Xavier Dugoin en décembre 1996, a été annulée pour vice de forme en juillet 1997. Le parquet d'Évry avait alors décidé l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les salaires fictifs au conseil général de l'Essonne.
Le 18, l'épouse du maire de Paris, convoquée par la police judiciaire de Versailles pour être entendue dans le cadre de cette enquête, est placée en garde à vue durant huit heures. Elle conteste la régularité de la procédure, après l'annulation de la précédente qui portait sur les mêmes faits. Le 9, dans la perspective de cette convocation, Jean Tiberi s'était plaint auprès du président Chirac de l'« acharnement » contre son épouse. Son entourage avait ensuite évoqué la menace de révélations de la part de Xavière Tiberi sur la gestion passée de la mairie de Paris, à l'époque où Jacques Chirac était maire. Par ailleurs, le 15, l'avocat de Xavière Tiberi avait protesté contre la publication du fameux rapport de sa cliente dans un livre du procureur en charge de l'affaire, Laurent Davenas.
Le 18 également, la direction du R.P.R. dénonce une « manipulation de l'opinion » au sujet des attaques dont fait l'objet le couple Tiberi et des déclarations de deux membres du gouvernement visant indirectement le chef de l'État.