12-23 août 2000
Russie. Naufrage du sous-marin nucléaire « Koursk »
Le 12, une avarie contraint le sous-marin à propulsion nucléaire Koursk, qui participait à des manœuvres en mer de Barents avec 118 hommes à son bord, à se poser au fond, par une centaine de mètres de profondeur. Le Koursk, qui constitue l'un des fleurons de la flotte du Nord, n'est pas équipé de missiles à tête nucléaire. Depuis une dizaine d'années, la flotte nucléaire russe est en déclin et l'entretien des bâtiments pâtit du manque de moyens. Les autorités militaires attribuent l'accident du Koursk à une explosion ou à une collision. Les conditions météorologiques défavorables gênent les opérations de sauvetage.
Les 15 et 16, les premières tentatives de sauvetage conduites par la marine russe, qui a refusé toute aide étrangère, échouent.
Le 16, la Russie formule une demande d'aide officielle au Royaume-Uni, qui dépêche aussitôt sur place un mini-sous-marin de sauvetage. Les habitants de Mourmansk, le grand port proche de la base d'attache du Koursk, protestent contre le manque d'informations précises, tandis que la presse relève la mauvaise organisation des secours. Les autorités avouent que les chances de retrouver des survivants sont minces.
Le 18, le président Poutine, en vacances au bord de la mer Noire, rentre à Moscou.
Le 19, les autorités militaires et politiques confirment que la majorité des membres d'équipage du Koursk sont certainement morts lors du choc qui a provoqué l'accident. Les critiques visant le président Poutine et les responsables militaires s'accentuent.
Le 21, les plongeurs norvégiens et britanniques parviennent à déverrouiller un sas du Koursk et à introduire une caméra à l'intérieur du sous-marin qui apparaît entièrement inondé.
Le 21 également, les autorités annoncent officiellement le décès des 118 membres de l'équipage.
Le 22, le président Poutine décrète le 23 août « journée de deuil national ». Il rencontre les familles des victimes à Vidaievo, base d'attache du Koursk. Confronté à leurs accusations, il critique le mauvais état de la flotte et l'insuffisance des moyens de secours.
Le 23, les cérémonies prévues à la mémoire des marins du Koursk, qui devaient se dérouler en présence du chef de l'État, sont annulées à la demande des familles des victimes. Dans une allocution télévisée, Vladimir Poutine exprime ses sentiments de « responsabilité » et de « culpabilité ». Il déclare avoir refusé les démissions présentées par le ministre de la Défense ainsi que par les commandants de la flotte militaire et de la flotte du Nord, dans l'attente de connaître les causes exactes de l'accident. Il dénonce l'attitude des oligarques qui auraient tenté d'exploiter la situation pour attaquer le régime.