12-26 août 1993
Nigeria. Remise du pouvoir à un gouvernement civil intérimaire par le général Babangida
Du 12 au 14 se déroule avec succès et dans le calme une campagne de désobéissance civile, à l'appel de l'opposition. Cette opération est une riposte à l'annulation de l'élection présidentielle de juin, remportée par Moshood Abiola, et à la décision du général Ibrahim Babangida, annoncée le 31 juillet, de mettre en place, à partir du 27 août, un gouvernement intérimaire d'union nationale dirigé par un civil.
Le 26, le général Babangida, au pouvoir depuis son coup d'État d'août 1985, remet ses fonctions de chef de l'État et de commandant en chef des forces armées à Ernest Shonekan, qui dirigera le gouvernement intérimaire d'union nationale. Un doute plane sur les liens qui subsistent entre l'armée et ce gouvernement « civil ». Une nouvelle Constitution devrait définitivement invalider le scrutin présidentiel de juin, et un régime démocratiquement élu devrait être mis en place en mars 1994. Ernest Shonekan présidait déjà, depuis janvier, le Conseil national de transition chargé d'administrer le pays jusqu'à la transmission du pouvoir aux civils. L'opposition, à laquelle se sont ralliés les syndicats, juge le gouvernement intérimaire inconstitutionnel – à défaut d'investir Moshood Abiola, les militaires auraient dû remettre leur pouvoir au président du Sénat – et appelle les Nigérians à un mouvement de désobéissance civile illimité.