12-26 mai 2010
Hongrie - Slovaquie. Tension relative à l'extension de la citoyenneté hongroise
Le 12, le nouveau gouvernement hongrois dirigé par Viktor Orban informe le gouvernement slovaque de son intention de déposer devant le Parlement élu en avril un projet de loi relatif à l'extension de la citoyenneté hongroise. Celle-ci serait accordée aux Magyars résidant dans les pays voisins de la Hongrie, qui étaient sous la domination de Budapest jusqu'au traité de Trianon de juin 1920, soit environ trois millions cinq cent mille personnes, dont cinq cent mille citoyens slovaques – près de 10 p. 100 de la population totale de la Slovaquie. Réagissant très vivement, le Premier ministre slovaque Robert Fico dénonce « un risque pour la sécurité de la Slovaquie » – où des élections législatives doivent se dérouler en juin – et rappelle aussitôt l'ambassadeur de Slovaquie à Budapest.
Le 26, le Parlement hongrois adopte, par 344 voix contre 3 et 5 abstentions, la loi permettant aux Magyars de souche de demander un passeport hongrois sans résider dans le pays, à condition qu'ils aient « des ancêtres hongrois » et parlent le hongrois. Le passeport hongrois ne leur confère toutefois pas le droit de vote comme le réclamait le parti d'extrême droite Jobbik, qui a effectué une percée aux élections législatives d'avril. Le texte de loi qualifie le traité de Trianon d'« une des plus grandes tragédies des Magyars ».
Le 26 également, le Parlement slovaque adopte un projet de loi privant de la nationalité slovaque tout ressortissant qui prendrait celle d'un autre État. Les autres pays concernés par la loi hongroise ne réagissent pas.