12-28 septembre 2017
Irak. Référendum sur l’indépendance du Kurdistan
Le 12, le Parlement de Bagdad condamne l’organisation d’un référendum sur l’indépendance du Kurdistan annoncée en juin par Massoud Barzani, président de cette province qui jouit depuis 1991 d’une large autonomie reconnue par la Constitution de 2005. Cette consultation est présentée par Massoud Barzani comme la première étape d’un processus de négociations avec Bagdad sur l’indépendance du Kurdistan.
Le 15, le Parlement du Kurdistan, qui ne s’était pas réuni depuis 2015, valide la tenue du référendum sur l’indépendance à la date du 25, lors d’une session extraordinaire boycottée par le parti d’opposition Goran qui est hostile à cette consultation. Cette décision met fin aux tentatives des pays occidentaux et des pays voisins d’obtenir le report du référendum – que seul Israël soutient.
Le 18, la Cour suprême ordonne la suspension du référendum afin d’examiner les plaintes pour inconstitutionnalité déposées contre cette procédure.
Le 24, le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi menace de « prendre les mesures nécessaires pour préserver l’unité du pays », alors que la lutte contre l’organisation État islamique n’est pas achevée et que des élections législatives sont prévues au printemps 2018. De leur côté, la Turquie et l’Iran suspendent leurs liaisons aériennes avec le Kurdistan et mobilisent des troupes aux frontières communes avec la région autonome.
Le 25, le référendum sur l’indépendance, organisé au Kurdistan et dans les zones voisines contrôlées par les forces kurdes, recueille 92,7 p. 100 de oui, avec une participation de 72,2 p. 100, selon des résultats proclamés le 27.
Le 27, le Parlement fédéral vote la fermeture des postes-frontières avec la Turquie et l’Iran contrôlés par les forces kurdes, ainsi que l’engagement de poursuites judiciaires contre les dirigeants et les fonctionnaires kurdes qui ont participé à l’organisation du référendum. Il valide l’ultimatum lancé la veille par le gouvernement, qui exige la restitution du contrôle des aéroports du Kurdistan. Haïdar al-Abadi conditionne l’ouverture de négociations, évoquée la veille par Massoud Barzani, à l’annulation des résultats du scrutin.
Le 28, à l’échéance de l’ultimatum, Bagdad annonce l’annulation de tous les vols internationaux en provenance ou à destination d’Erbil à compter du lendemain.