12-29 avril 1983
France. Agitation paysanne après l'échec des négociations sur les prix européens
Du 12 au 14, se tient à Grenoble le congrès de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (F.N.S.E.A.). Son président, François Guillaume, rappelle dans son discours les « espoirs d'ouverture » qu'a fait naître le remplacement, au ministère de l'Agriculture, d'Édith Cresson par Michel Rocard.
Le 14, ce dernier se fait applaudir par les mille délégués du congrès en proposant un contrat entre le monde agricole et la collectivité publique : crédits contre efficacité. Pour la première fois depuis le 10 mai 1981, le premier contact est positif entre un ministre de gauche et le principal syndicat agricole.
Du 18 au 21, se déroule à Luxembourg la première phase des négociations sur les prix agricoles européens pour la campagne 1983-1984. Les Dix se séparent sans être parvenus à un accord. Le différend, essentiellement franco-allemand, porte sur le démantèlement des montants compensatoires monétaires (M.C.M.).
Dès le 21, en Bretagne, des agriculteurs mécontents du report de la décision sur les prix manifestent violemment. Michel Rocard affirme que ces manifestations sont un soutien pour le gouvernement français.
Le 22, les éleveurs de porcs bretons, victimes de la chute des cours, provoquent de très violents affrontements à Quimper et, à Châteaulin, envahissent la sous-préfecture. D'autres manifestations ont lieu les jours suivants, en Bretagne, mais aussi dans d'autres régions, en particulier dans le Midi viticole.
Le 27, les dix ministres de l'Agriculture reprennent leur négociation à Luxembourg, pour se séparer, le lendemain, sur un nouvel échec.
Le 29, tirant les conséquences de cet échec, le gouvernement français demande un démantèlement partiel des M.C.M. négatifs français, en anticipation d'une partie des hausses de prix à venir. La veille, Michel Rocard avait reçu François Guillaume, venu lui demander que des mesures d'urgence soient adoptées pour garantir le maintien du revenu des agriculteurs.
