12-29 juillet 1983
France. Polémique sur les euromissiles
Le 12, Georges Marchais, au cours d'une visite qu'il effectue à la tête d'une délégation du P.C.F., est reçu à Moscou par le Numéro un soviétique, Iouri Andropov. Les conversations portent essentiellement sur la question des euromissiles. La position des communistes français, qui considèrent que la force de dissuasion française doit être prise en considération dans le décompte général des forces en Europe, si elle épouse étroitement celle de Moscou, s'éloigne de la politique définie par le chef de l'État et le gouvernement français. Georges Marchais proteste par deux fois contre les comptes rendus des entretiens publiés par l'agence Tass et la presse soviétique, jugés inexacts ou amputés d'un passage sur la réduction des armements « à l'Est comme à l'Ouest ».
Le 14, sur T.F.1, François Mitterrand rejette l'idée d'une participation de la France aux négociations de Genève et déclare : « Tout ce qui touche à l'indépendance nationale et à l'intégrité du territoire ne se décide ni à Moscou, ni à Washington, ni à Genève, mais à Paris et par moi-même. »
Le 19, le secrétaire général du P.C.F. réaffirme le souhait des communistes de voir les négociations de Genève ouvertes à tous les gouvernements européens. Georges Marchais souligne que la prise en compte de la force nucléaire nationale « ne signifie nullement que la liberté de décision de la France soit mise en cause » et qualifie de « vaines illusions » l'hypothèse d'une rupture de la coalition gouvernementale avec les socialistes.
Le 27, dans un entretien au Monde, Jacques Chirac estime que le P.C.F. « soutient la thèse d'une puissance étrangère » sur une question touchant la défense nationale et demande le départ des ministres communistes. Aussitôt, le Premier ministre déclare que le P.C.F. « ne manque pas » de « soutenir l'action du président » et que la présence des communistes au gouvernement a été « voulue, décidée » par le vote des Français.
Le 29, dans un entretien accordé à Témoignage chrétien, Georges Marchais critique la position du Parti socialiste sur le problème du désarmement et affirme qu'elle ne respecte pas l'accord P.C.-P.S. du 23 juin 1981.