12-29 juin 2009
Iran. Réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad
Le 12 se déroule l'élection présidentielle à laquelle se présentent le président sortant, le populiste ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad, le conservateur Mohsen Rezai, ancien commandant des Gardiens de la révolution, le réformiste Mehdi Karoubi, ex-président du Parlement, et Mir Hossein Moussavi, ancien Premier ministre conservateur modéré – ces deux derniers sont appuyés par les réformateurs.
Le 13, les résultats officiels donnent le président sortant vainqueur de l'élection; il serait réélu avec 62,63 p. 100 des suffrages et un taux de participation sans précédent (85 p. 100). Son principal rival Mir Hossein Moussavi obtiendrait 33,75 p. 100 des voix, Mohsen Rezaï et Mehdi Karoubi respectivement 1,73 p. 100 et 0,85 p. 100 des suffrages. Le guide suprême de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité de l'État, qualifie cette réélection de « succès massif ». Le candidat Moussavi dénonce des irrégularités dans le déroulement du scrutin. Des mouvements de contestation éclatent à Téhéran et sont violemment réprimés par la police et les bassidji (miliciens islamiques).
Le 14, l'opposition, conduite par Mir Hossein Moussavi, demande au Conseil des gardiens de la Constitution l'annulation de l'élection. Le pouvoir en place interdit toute manifestation en faveur de Moussavi; des affrontements ont lieu entre les forces de police et les partisans de ce dernier.
Le 15, le Guide suprême ordonne une enquête sur les allégations de fraude électorale.
Le 15 également, des centaines de milliers de personnes défilent à Téhéran, malgré l'interdiction, pour réclamer l'annulation de l'élection. Plusieurs civils sont tués dans des affrontements avec des bassidji.
Le 16, alors que plusieurs dirigeants réformateurs, des journalistes et des intellectuels sont arrêtés, des dizaines de milliers de partisans de Mir Hossein Moussavi et de Mahmoud Ahmadinejad défilent séparément à Téhéran. Les mouvements de protestation gagnent d'autres villes du pays (Meched, Ispahan, Chiraz). Le Conseil des gardiens propose un recomptage partiel des bulletins.
Le 19, l'ayatollah Khamenei exige la fin des protestations et déclare qu'il ne « cédera pas à la rue ». Mais les manifestations de protestation continuent de rassembler des milliers de personnes.
Le 27, huit employés iraniens de l'ambassade britannique à Téhéran sont arrêtés, sous le prétexte que celle-ci a joué un rôle important dans les émeutes, ravivant ainsi les tensions entre Téhéran et Londres.
Le 29, le Conseil des gardiens, à l'issue du recomptage de 10 p. 100 des bulletins de vote, confirme la victoire de Mahmoud Ahmadinejad, décision contestée par les deux candidats réformateurs, qui veulent continuer leur combat par « tous les moyens légaux ».