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12-29 septembre 2022

France. Annonce de la réforme des retraites

Le 12, lors d’une rencontre avec des journalistes de l’Association de la presse présidentielle, le président Emmanuel Macron annonce son intention de mener à bien la réforme des retraites, dont les contours n’ont pas encore été précisés. Celle-ci avait été suspendue en mai 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Le chef de l’État envisage d’inclure la réforme dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui doit être discuté à partir d’octobre, afin qu’elle entre en vigueur dès l’été de 2023. Le recours à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution (« 49-3 »), qui permet de faire adopter un texte sans vote au Parlement, est évoqué. L’opposition et les syndicats se déclarent opposés à cette méthode tandis qu’une partie de la majorité présidentielle se montre également réservée.

Le 15, le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites indique que le système des retraites, qui est redevenu bénéficiaire en 2021, devrait de nouveau se trouver dans une situation déficitaire à compter de 2023, pour une durée d’au moins dix ans.

Le 17, le président du MoDem François Bayrou condamne tout « passage en force » sur les retraites, qui risque de « diviser la société française ».

Le 18, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger menace de sortir « du Conseil national de la refondation (CNR) et des discussions sur tous les sujets » si la réforme des retraites fait l’objet d’un amendement au PLFSS.

Le 20, le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale Jean-Paul Mattei indique que les élus de son parti, qui appartiennent à la majorité présidentielle, voteront « certainement contre cet amendement ».

Le 28, à l’issue d’une réunion avec la Première ministre Élisabeth Borne, les ministres concernés et des dirigeants et chefs de groupes parlementaires des partis de la coalition présidentielle, Emmanuel Macron fait le choix de présenter la réforme des retraites dans un texte spécifique qui sera discuté durant l’hiver, après une période de « concertation » – et non de « négociation » – avec les partenaires sociaux. Il acte le principe d’un âge de départ à la retraite de soixante-cinq ans, avec une prise en compte de la pénibilité et un montant minimal de pension de 1 100 euros. Emmanuel Macron évoque l’éventualité d’une dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’adoption d’une motion de censure contre le gouvernement à cette occasion.

Le 29, alors qu’Élisabeth Borne annonce le lancement du processus de concertation sur la réforme des retraites, une journée de grève et de mobilisation pour la défense des salaires et des retraites rassemble, à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, entre cent dix-huit mille cinq cents et deux cent cinquante mille personnes, selon les sources.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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