12-30 août 1999
France. Mécontentement paysan contre les prix bas et les sanctions américaines
Le 12, environ trois cents paysans mobilisés par la Confédération paysanne de l'Aveyron et le syndicat des producteurs de lait de brebis mettent à sac le chantier d'un restaurant McDonald's en construction, à Millau. Ils entendent ainsi protester contre les sanctions commerciales imposées par les États-Unis à l'encontre de certains produits européens, dont le roquefort, en représailles à l'embargo des Quinze sur les importations de bœuf aux hormones américain.
Le 12 également, les producteurs de fruits et légumes, qui protestent depuis le début de l'été contre la faiblesse injustifiée des cours et contre le caractère déséquilibré de leurs relations avec les centrales d'achat, parviennent à un accord avec les distributeurs. Le double étiquetage des prix de certains produits est imposé pour une durée de un à trois mois, en application de la loi d'orientation agricole de juillet 1999 qui prévoit, en cas de crise conjoncturelle, l'affichage sur les lieux de vente du prix d'achat au producteur et du prix de vente au consommateur. Selon le ministère de l'Agriculture, le double étiquetage permet de « jouer sur la responsabilité du consommateur, grâce à plus de transparence ».
Le 17, cinq membres de la Confédération paysanne de l'Aveyron sont mis en examen pour leur participation à la destruction du restaurant McDonald's de Millau. La Confédération déclare, quant à elle, vouloir faire le « procès de la mal-bouffe et de l'agro-industrie sans scrupule ».
Le 20, quatre des militants incarcérés sont libérés sous caution. Le cinquième, José Bové, membre fondateur de la Confédération, qui s'était livré à la justice le 19, reste emprisonné car il est récidiviste. Les jours suivants, les manifestations agricole contre les sanctions douanières américaines et contre les prix bas se poursuivent. Dans le même temps, de nombreuses organisations politiques et syndicales se mobilisent en faveur de José Bové.
Le 26, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Jean Glavany, propose aux producteurs de fruits et légumes des aides au cas par cas et les incite à « s'engager dans des organisations collectives pour faire face à la distribution ».
À partir du 30, les producteurs de lait engagent à leur tour des actions contre la chute des cours.