12-31 octobre 2005
Liban - Syrie. Rapport de la commission d'enquête de l'O.N.U. sur l'assassinat de Rafic Hariri
Le 12, le gouvernement de Damas annonce le suicide de son ministre de l'Intérieur, le général Ghazi Kanaan, qui avait été le chef des services de renseignement syriens au Liban jusqu'en 2002. Il avait, à ce titre, été récemment interrogé par le juge allemand Detlev Mehlis qui dirige la commission d'enquête internationale sur l'assassinat, en février, à Beyrouth, de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Les désaccords exprimés par Ghazi Kanaan au sujet de la gestion par Damas du dossier libanais alimentent l'hypothèse d'un assassinat.
Le 20, la commission Mehlis remet son rapport au Conseil de sécurité de l'O.N.U. Mettant en cause les services de sécurité de Damas et de Beyrouth, elle affirme que « des preuves convergentes indiquent l'implication à la fois libanaise et syrienne dans l'acte terroriste » de l'assassinat de Rafic Hariri. Les auteurs de l'opération ne sont pas tous identifiés. Le rapport évoque toutefois l'implication du président libanais Émile Lahoud et du chef de la sécurité militaire syrienne, le général Assef Shawkat, beau-frère du président syrien Bachar Al-Assad. Par ailleurs, le rapport accuse Damas d'avoir « gêné » l'enquête. Les motivations de l'assassinat ne sont pas entièrement éclaircies, même si le rapport juge « probable » que celles-ci sont d'ordre « politique », sans exclure les questions de « fraude, corruption et blanchiment d'argent ».
Le 21, le président Bush exige une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'O.N.U. afin de « donner les suites qui s'imposent » au rapport Mehlis.
Le 28, à Beyrouth, le Hezbollah se livre à une démonstration de force en faisant défiler sans armes plusieurs milliers de ses combattants, à l'occasion de la « journée de Jérusalem », fêtée chaque année par cette organisation armée chiite.
Le 29, le gouvernement syrien annonce la création d'une commission judiciaire spéciale, chargée de collaborer avec la commission d'enquête de l'O.N.U. et les autorités libanaises.
Le 31, le Conseil de sécurité adopte à l'unanimité la résolution 1636 qui somme la Syrie de coopérer « sans réserve et sans condition » à l'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri faute de quoi « d'autres mesures » pourront être prises à son encontre.