12 avril-29 mai 2002
France. Crise chez Vivendi Universal et à Canal Plus
Le 12, le directeur général de Canal Plus, Denis Olivennes, annonce sa démission. Jean-Marie Messier, P.-D.G. de Vivendi Universal (V.U.), la maison mère du groupe, avait demandé à la direction de la chaîne cryptée de redresser les comptes à la suite de l'annonce, en mars, de pertes importantes pour 2001. La crise qui se noue à Canal Plus intervient sur fond de remise en cause de la politique de Jean-Marie Messier par le conseil d'administration de V.U., alors que le titre du groupe a perdu près de 40 p. 100 de sa valeur depuis le début de l'année.
Le 16, Jean-Marie Messier limoge Pierre Lescure, président de Canal Plus. Cette décision provoque un tollé au sein de la chaîne, dans le milieu du cinéma français, dont Canal Plus est l'un des principaux financiers, ainsi que dans le monde politique.
Le 17, un millier de salariés de Canal Plus manifestent devant le siège parisien de V.U. contre l'éviction de Pierre Lescure.
Le 24, le conseil d'administration de V.U. reconduit Jean-Marie Messier à sa tête, tout en obtenant de celui-ci des engagements en faveur d'un durcissement des méthodes de gestion et de la baisse de l'endettement du groupe. Convoquée le même jour, l'assemblée générale des actionnaires de V.U. refuse d'adopter le programme de stock-options présenté par la direction en vue d'« attirer les talents ».
Le 24 également, le Conseil supérieur de l'audiovisuel exige que V.U. s'engage à garantir la liberté éditoriale de Canal Plus, à ne pas séparer les activités d'édition et de distribution de la chaîne et à maintenir sa participation au financement du cinéma.
Le 29 mai, un nouveau conseil d'administration de V.U. décide la création d'un comité chargé de veiller au bon fonctionnement du « gouvernement d'entreprise ». Celui-ci sera dirigé par le vice-président et premier actionnaire de la société, Edgar Bronfman, et le président du comité d'audit du groupe, Marc Vienot, ancien président de la Société générale.