12 février 1993
Mali. Condamnation à mort de l'ancien président Moussa Traoré
La cour d'assises de Bamako, réunie depuis le 26 novembre 1992, condamne à la peine capitale l'ancien président Moussa Traoré et trois de ses proches – l'ancien ministre de la Défense, l'ancien ministre de l'Intérieur et le chef d'état-major des armées – pour coups et blessures, meurtres et assassinats. Les faits concernent la répression des manifestations en faveur de la démocratie, de janvier à mars 1991, qui avaient fait plus de cent morts. Poursuivis pour complicité, vingt-huit autres accusés, anciens ministres et responsables de l'Union démocratique du peuple malien, ex-parti unique, sont acquittés. Après Jean Bédel Bokassa, ancien empereur de Centrafrique, en 1986, Moussa Traoré est le second chef d'État africain à être condamné à mort après sa destitution. Il avait été renversé par des officiers de l'armée à l'issue des manifestations de mars 1991, après vingt-trois ans de pouvoir dictatorial. L'ex-président malien, qui doit par ailleurs comparaître devant la cour d'assises pour « crimes économiques », se pourvoit en cassation.