12 juin 1994
France. Affaiblissement des grandes listes aux élections européennes en raison du vote protestataire
Le 12, les élections européennes sont marquées par le score de la liste Majorité pour l'autre Europe conduite par le député de Vendée (U.D.F.-P.R.) Philippe de Villiers, qui remporte 12,33 p. 100 des suffrages et 13 sièges, et par celui de la liste Énergie radicale (M.R.G.) dirigée par le député des Bouches-du-Rhône (République et Liberté) Bernard Tapie, qui obtient 12,03 p. 100 des voix et 13 élus. Incarnant une droite hostile à l'Europe de Maastricht, Philippe de Villiers, qui présentait une liste dissidente de la liste U.D.F.-R.P.R. de Dominique Baudis, avait été finalement reconnu comme membre de la majorité par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, le 8. Son score inattendu explique en partie le relatif insuccès de la liste du maire de Toulouse qui recueille 25,58 p. 100 des suffrages et obtient 28 sièges (en juin 1989, la liste de Valéry Giscard d'Estaing avait remporté 28,87 p. 100 des suffrages et celle de Simone Veil 8,42 p. 100). Le recul de la liste socialiste de Michel Rocard, qui obtient 14,49 p. 100 des suffrages et 15 députés (la liste de Laurent Fabius avait recueilli 23,61 p. 100 en 1989) est encore plus sensible. Le faible écart qui sépare la liste Tapie de la liste Rocard confère au courant radical, et à son dirigeant, une position clé au sein de la gauche non communiste, dans la perspective des élections présidentielle et municipales de 1995. La liste du Front national conduite par Jean-Marie Le Pen et la liste communiste de Francis Wurtz se maintiennent avec respectivement 10,51 p. 100 des voix (11,73 p. 100 en 1989) et 11 sièges, et 6,88 p. 100 des suffrages (7,71 p. 100 en 1989) et 7 élus. Aucune autre liste n'atteint le seuil de 5 p. 100 de voix nécessaire pour être représenté au Parlement européen, notamment pas celles des écologistes qui, unis en 1989, avaient obtenu 10,59 p. 100 des suffrages. Le taux de participation s'élève à 52,74 p. 100.