13-16 juillet 1992
États-Unis. Investiture du candidat Bill Clinton par la convention démocrate
Du 13 au 15, la convention du Parti démocrate se réunit à New York pour désigner son candidat à l'élection présidentielle du 3 novembre. Le « ticket » formé du gouverneur de l'Arkansas Bill Clinton et du sénateur du Tennessee Albert Gore est plébiscité lors d'une manifestation d'unité rare chez les démocrates, par trois mille trois cent soixante-douze voix contre cinq cent quatre-vingt-seize pour l'ancien gouverneur de Californie Jerry Brown, et deux cent neuf pour l'ancien sénateur du Massachusetts Paul Tsongas. Les deux élus, des sudistes jeunes et modérés, sont des professionnels de la politique. La plate-forme démocrate paraît nettement recentrée. Sans totalement abandonner la politique sociale et l'interventionnisme économique, les démocrates renoncent à l'État-providence et rompent avec leur tradition antibusiness. Ils restent toutefois fidèles à certaines de leurs positions traditionnelles, comme le droit à l'avortement, la lutte contre toutes les formes de ségrégation ou le contrôle des ventes d'armes individuelles. La politique étrangère est quasi absente de leur plate-forme. Dans son discours d'acceptation, Bill Clinton affirme vouloir reconquérir les suffrages de « la classe moyenne oubliée » et dispute aux républicains le monopole de la défense des « valeurs traditionnelles » de l'Amérique. Les sondages lui accordent plus de 40 p. 100 des intentions de vote, contre moins de 30 p. 100 pour George Bush.
Le 16, le milliardaire texan Ross Perot, qui n'était pas encore officiellement candidat, se retire de la course à la présidence dans laquelle il s'était engagé le 11 mai. Indépendant des deux grands partis, cet homme d'affaires très conservateur n'était pas parvenu à organiser sa campagne électorale. Les sondages lui accordaient environ autant d'intentions de vote qu'au président sortant.