13-18 juillet 1989
France. Grandioses cérémonies pour le bicentenaire de la Révolution française
Le 13, c'est par une célébration des Droits de l'homme, qui a lieu à midi sur le parvis du Trocadéro à Paris, que commencent les festivités destinées à marquer le bicentenaire de la Révolution française. Le fait qu'elles coïncident avec le sommet des sept pays industrialisés et qu'elles rassemblent dans la capitale une trentaine de chefs d'État ou de gouvernement, nécessitant une logistique et des mesures de sécurité exceptionnelles, a provoqué un début de polémique. Les leaders de l'opposition, ironisant sur la « méga lomanie » de l'Élysée, ont fait savoir qu'ils n'y participeraient pas, tandis qu'à gauche les critiques sur les différences de traitement entre représentants des pays « riches » et « pauvres » ont amené à quelques modifications du programme.
Le 13 au soir, les invités de François Mitterrand assistent à l'inauguration de l'Opéra de la Bastille.
Le 14, le traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées, dont le thème est « l'Armée de la nation », revêt un éclat particulier et est acclamé par environ cinq cent mille personnes. Mais le clou de la journée est incontestablement la parade imaginée par le publiciste Jean-Paul Goude. Rassemblant à partir de 21 h 30, de l'Étoile à la Concorde, six mille participants venus des cinq continents, alternant les images colorées, graves (les étudiants chinois en deuil) ou insolites, ce défilé, suivi par un million de personnes massées le long du parcours, est retransmis dans le monde entier par plus de cent chaînes de télévision. Jessye Norman, accompagnée de plusieurs centaines de choristes, chante l'hymne national sous les regards des chefs d'État rassemblés place de la Concorde. La foule envahit finalement les Champs-Élysées pour admirer les feux d'artifice. C'est le plus grand rassemblement populaire qu'ait connu Paris depuis la Libération.
Le 15, Michel Rocard adresse des messages de félicitations aux responsables de l'organisation des cérémonies, soulignant la « réussite exceptionnelle » de la commémoration, qui a provoqué « un prodigieux retournement et l'adhésion » du public parisien, tandis que les louanges sont unanimes dans la presse nationale et internationale.