13-20 mars 2007
Liban. Occupation du Parlement
Le 13, les autorités dénoncent la responsabilité de l'organisation radicale sunnite Fatah Al-Islam dans les attentats commis en février contre deux minibus dans la montagne du Metn. Apparu en novembre 2006, le Fatah Al-Islam est issu d'une scission du Fatah Al-Intifada, un groupe palestinien demeuré prosyrien, lui-même issu en 1982 d'une scission du Fatah. Il aurait aussi projeté l'assassinat de personnalités libanaises et des attentats contre la F.I.N.U.L. Le Fatah Al-Islam a fait son fief du camp palestinien de Nahr el-Bared, au sud de Tripoli, et a reçu le renfort de combattants venus de divers pays du Moyen-Orient. Rejeté par l'O.L.P., rejetant lui-même tout lien avec la Syrie comme avec Al-Qaida – dont il apparaît idéologiquement proche –, il serait, selon des observateurs, l'objet de manipulations et aurait pour fonction de déstabiliser le pays et de faire pièce au Hezbollah chiite.
Le 20, des députés de la majorité parlementaire occupent le Parlement dont ils accusent le président, l'opposant Nabih Berri, de bloquer le fonctionnement depuis la démission des ministres de l'opposition, en novembre 2006. Ils exigent que soit convoquée une séance plénière consacrée à l'organisation du futur tribunal international chargé de juger les auteurs de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, ainsi qu'à la composition d'un gouvernement d'union nationale. Ces deux questions font par ailleurs, depuis plusieurs semaines, l'objet de discussions entre Nabih Berri et Saad Hariri, l'un des chefs de la majorité.