13-20 octobre 2009
Iran. Attentat meurtrier dans un climat de répression de l'opposition
Le 13, le président Mahmoud Ahmadinejad, dont l'élection en juin a été fortement contestée, engage une procédure judiciaire contre l'un des chefs de l'opposition, le religieux réformateur Mehdi Karoubi, ancien président du Parlement. Celui-ci a dénoncé les tortures et les viols commis sur les prisonniers et réclamé l'ouverture d'une enquête. Trois jours auparavant, la justice a condamné à mort trois Iraniens pour avoir participé aux manifestations antigouvernementales après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad.
Le 18, un attentat-suicide est perpétré à Pishin, dans la province du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est du pays, à la frontière avec le Pakistan, lors d'une réunion de chefs de tribus avec des Gardiens de la révolution, piliers du régime. Il est revendiqué par le groupe rebelle sunnite Joundallah (les « soldats de Dieu »), créé il y a une dizaine d'années et qui, selon Téhéran, serait soutenu par les États-Unis, le Royaume-Uni et le Pakistan. Quarante-deux personnes sont tuées, dont quinze commandants des Gardiens de la révolution. La stabilité du pays reste fragile malgré une forte présence policière et militaire.
Le 20, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi, candidat malheureux à l'élection présidentielle et chef de file de la contestation, fait l'objet de deux plaintes judiciaires: la première de la part d'une centaine de députés, et la seconde émanant de quelque cinquante mille citoyens au nom d'un « Mouvement populaire contre ceux qui veulent échapper à la loi ». Le même jour, plusieurs condamnations sont prononcées à l'encontre de responsables réformateurs.