13-22 avril 2005
Équateur. Destitution du président Lucio Gutiérrez
À partir du 13, les opposants au président Lucio Gutiérrez manifestent tous les jours à Quito pour réclamer le départ du chef de l'État. Élu en novembre 2002, Lucio Gutiérrez a très tôt déçu ses concitoyens. La tension s'est accrue en décembre 2004, lorsqu'il a obtenu du Congrès une profonde modification de la composition de la Cour suprême. En mars 2005, la Cour a annulé les instructions ouvertes pour corruption contre les anciens présidents Abdala Bucaram et Gustavo Noboa, attisant la colère de nombreux Équatoriens.
Le 15, le président Gutiérrez instaure l'état d'urgence, en raison de la montée de l'agitation dans le pays. La mesure est levée le lendemain sous la pression de la rue, de l'armée et des États-Unis. Il dissout la Cour suprême que l'opposition accuse de servir les intérêts du président.
Le 19, à Quito, la répression de la manifestation fait un mort.
Le 22, alors que les manifestations prennent de l'ampleur, le Congrès vote la destitution du président Gutiérrez, à qui le Brésil accorde l'asile politique. Le nouveau ministre de la Défense, le général Nelson Herrera, annonce que l'armée retire son soutien au chef de l'État. Le vice-président Alfredo Palacio, qui succède à Lucio Gutiérrez, promet de « dialoguer avec le peuple », de réformer l'État et de respecter la Constitution mais n'organisera pas d'élections anticipées. Il est le sixième chef de l'État en huit ans.
Le 22 également, le nouveau président remplace la totalité des membres de l'état-major des forces armées.